De plus en plus de ménages font le choix du granulé, souvent motivé par des arguments écologiques et économiques. Certes, 2022 marque une année compliquée mais les perspectives sur la hausse des capacités de production sont encourageantes et la filière française fait le nécessaire pour garantir l’approvisionnement et satisfaire les besoins des consommateurs.

Aujourd’hui, on dénombre 70 producteurs répartis en France. L’activité des producteurs est ancrée au plus proche des territoires. Afin de répondre à une demande croissante, ces entreprises de typologie variée s’adaptent soit en améliorant leur système de production ou en s’agrandissant.

Pour rappel, la production nationale était en 2022 de 2.05 millions de tonnes, contre 60 000 tonnes en 2005.

Des investissements lourds pour les usines de production : un métier high tech

Souvent implantée au cœur des territoires, l’usine de production transforme les coproduits de bois (sciures et connexes) en granulés.

Dans un premier temps, elle collecte les coproduits de bois qui se trouvent en moyenne à 150 Km de l’usine. Une grande majorité de producteurs sont également scieurs et utilisent leurs propres coproduits. Il y a encore quelques années, cette matière première n’était pas valorisée et aujourd’hui elle est devenue un combustible très performant.

Quand ces connexes arrivent à l’usine, ils sont séchés, broyés et pressés dans une filière ou presse à granulés. Munie de petits trous, cette matrice comprime les particules créant ainsi des granulés de bois de forme cylindrique, 100% naturel. Le liant est fait par la compression et la lignine de bois. Une fois refroidis, les granulés durcissent et sont ensuite soit ensachés soit stockés en silo. Tout au long du process de fabrication, il y a un contrôle qualité en continu. En France, il existe 3 certifications : DINplus, ENplus et NF biocombustibles.

La livraison est assurée principalement par des distributeurs spécialisés équipés de camions souffleurs à pesée embarquée pour le vrac et de chariot embarqué pour la palette. Néanmoins certains producteurs assurent également ce service.

Afin qu’une usine de production puisse voir le jour, d’énormes investissements financiers sont nécessaire pour acquérir les outils industriels de haute technologie (tambour, filière, broyeur, ensacheuse, convoyeur……) et de grands espaces de stockage (matières premières, silos, accès livraison). Pour une production de 30 000 Tonnes, il faut compter 10 millions d’euros.

Quelques producteurs ont investi dans des systèmes de cogénération. Un investissement très lourd mais qui peut bénéficier de subvention de l’ADEME, du fait que c’est un outil de production des plus vertueux.

Qu’est-ce que la cogénération ?

La cogénération c’est la production de chaleur et d’électricité en même temps. En fait, l’usine brûle des écorces et des déchets de bois pour produire de la chaleur. Cette chaleur va faire monter à ébullition de l’eau qui fera tourner une turbine, produisant ainsi de l’électricité. C’est le même principe qu’une centrale nucléaire ou qu’une centrale à charbon, à la différence que c’est le bois qui produit la chaleur.

Le rendement d’une cogénération est d’environ 30%, car les 70% d’énergie restante sont sous forme de chaleur et servent à sécher le bois d’œuvre produit par la scierie ainsi que la sciure qui va servir à faire les granulés.

La cogénération permet de réunir sur un même site : La transformation du bois d’œuvre (poutres, planches.), en énergie et en combustible.

Bassins d’emplois pour nos territoires

La filière du granulé de bois est implantée sur des territoires ruraux au plus proche des activités sylvicoles. Elle recrute des savoir-faire très variés que ce soit d’un point de vue technique (production, contrôle qualité, maintenance), commercial ou organisationnel (logistique).

Une grande partie de la ligne de production est automatisée, cependant plusieurs techniciens sont nécessaires pour veiller au bon fonctionnement de l’usine. Un technicien réalise des contrôles qualité réguliers tout au long de la production afin de répondre aux exigences des normes. Un audit par un organisme extérieur est réalisé tous les ans afin d’attester de la certification. La plupart des usines de production fonctionnent en 3*8 car elles tournent 24/24. Si on prend pour référence une usine produisant 30 000 Tonnes, il ne faut pas moins de 10 salariés pour pouvoir assurer la production.

L’activité économique est très dynamique autour des usines de production. C’est 25 000 emplois qui gravitent dans la filière du granulé. De la production, à la distribution et aux métiers connexes comme les installateurs de poêles et de chaudières.

La France compte 70 producteurs qui se divisent en 3 catégories :

  • La première catégorie est les scieries qui valorisent les coproduits de bois issus de la première transformation, comme Moulin Bois Energie (Haute Loire) ou Alpes Energie Bois (Isère). Ces entreprises sont implantées au plus proche de la matière première et scient principalement du résineux. Cette catégorie représente environ 60% de la production nationale.
  • La deuxième catégorie est les entreprises issues du monde agricole qui historiquement granulait de la luzerne ou autres matières végétales (pulpes de betteraves). Tel que SIDESUP (Loiret) ou GRASASA (Dordogne). Etant donné que L’outil industriel était déjà existant, elles se sont diversifiées dans la production de granulés de bois. Elles granulent principalement du feuillu. La filière agricole représente environ 10% de la production française.
  • La troisième catégorie est des entreprises qui achètent leurs matières premières et ont investi dans l’outil de production de granulé de bois. Comme COGRA (Aveyron), EO2 (puy de dôme), Biosyl (Nièvre) ou encore PRADIER (Drôme). Cette dernière représente les 30% restant de notre production.

Les 3 plus gros fabricants sont Archimbaud (Landes), Piveteau Bois (Vendée) et SIAT (Bas-Rhin). Etant de très grosses scieries historiques, elles ont diversifié leur activité dans la production de granulés pour valoriser leurs produits connexes puisqu’elles en disposent en quantité.

Faire évoluer nos capacités de production afin de répondre à la demande

Depuis 2005, Nos capacités de production ne cessent de progresser afin de répondre au mieux à la demande. Pour voir une nouvelle usine sortir de terre, il faut compter au minimum 3 ans avant la production du premier granulé.

En 2022, 3 ouvertures d’usine et des extensions de capacité (Moulin Bois Energie, Cogra, Piveteau Bois, Scierie Mougenot et Biosyl Auvergne). L’ensemble de la production française l’année passée s’est élevée à 2.05 millions de tonnes, une augmentation de 14% tandis que la consommation n’augmentait elle que de 5%.

Le prévisionnel 2023, est de 250 000 tonnes de capacité de production supplémentaire avec l’ouverture de 3 nouvelles usines. D’autres projets devraient voir le jour dans les années à venir afin de répondre à la demande croissante.

Source :

  • https://www.propellet.fr/