A l’origine plutôt bon marché, le granulé de bois (ou pellet) est un combustible écologique. Aujourd’hui distribué aussi bien en magasins spécialisés qu’en grande surface, il est largement plébiscité par les différentes enseignes commerciales. Mais comment savoir si c’est un granulé de qualité ? L’importance de la qualité sur ce combustible ?  Comment réussir à obtenir du pellet a un prix intéressant et où l’acheter ?

Nous allons vous donner quelques éléments de réponses dans cet article :

  • Contexte
  • Normes
  • Critères de choix
  • En pratique
  • Stockage

Un retour au « raisonnable » pour l’automne-hiver 2023

Petit retour sur l’augmentation des prix en 2022- début 2023, on a pu voir que le prix du granulé a pu être multiplié par 3 durant cette période pouvant atteindre 12 voire 15€ le sac. Ceci s’explique par une conjoncture de plusieurs facteurs :

  • Hausse des coûts de production : L’augmentation des autres énergies a un impact sur le coût de production des granulés. Comme l’électricité pour les séchoirs et les presses ou le pétrole pour le transport et le conditionnement.
  • Augmentation « panique » de la demande : Dans un contexte énergétique tendu, la moitié des ménages se sont approvisionnés plus tôt que d’habitude et ont stocké davantage. Cela a créé une tension inédite sur la filière dont la production se fait en flux tendu.
  • Recours à l’importation : Pour faire face a la demande, une part d’importation d’environ 16% a été nécessaire ce qui a contribué à augmenter les prix. Assurément, le marché européen était également très tendu car on ne pouvait plus compter sur les 3 millions de tonnes exportées habituellement par la Russie, la Biélorussie et l’Ukraine.
  • Pas de bouclier tarifaire : Pas d’aides du gouvernement pour soutenir cette énergie renouvelable à la différence de l’électricité ou du gaz.

Perspectives 2024

En ce début d’année le prix des granulés a déjà baissé de façon sensible avec un tarif d’environ 7€ le sac (11 cts le kWh) voire moins selon les régions et les enseignes. Cette énergie retrouve donc toute sa compétitivité notamment par rapport au fioul (15 cts le kWh) et à l’électricité (25 cts le kWh). Toutefois, un retour à 5€ le sac comme en 2019 est exclu du fait de l’augmentation des coûts de production.

Afin d’éviter de futurs déséquilibres, la France doit augmenter sa production de granulés. Pour ce faire, l’extension de certaines lignes de production et la construction de nouvelles unités de granulation sont prévues. Pro pellet attend ainsi une augmentation de 1 million de tonnes d’ici 2024 et le doublement de la capacité de production d’ici 2028. De quoi retrouver un équilibre pérenne entre la consommation et la production.

Quelle norme pour un granulé de bois ?

Définition : Les granulés de bois sont de petits cylindres issus de compactage des déchets de l’industrie bois (sciure, copeaux ou coupes diverses non valorisables autrement). Afin d’automatiser les chauffages fonctionnant aux granulés comme les poêles et les chaudières, il a été nécessaire de normer ce combustible. De façon à avoir un granulé très homogène en termes de taille, d’humidité et de taux de cendre…

A ce jour, on compte 3 normes qui vous garantissent un granulé de bonne qualité.

Din Plus : Norme allemande et reconnue au niveau mondial

EN Plus A1 : Norme européenne

NF Haute Performance : Norme française

Quelle norme privilégier ? Ces normes sont assez équivalentes et ont les exigences suivantes :

Pouvoir calorifique ≥4.6 kWh/kg
Diamètre 6mm(+/-1mm)
Densité 600 à 700 kg/mᵌ
Longueur 3.15 à 40 mm
Durabilité ≥98%
Taux d’humidité ≤10%
Taux de cendres ≤ 0.7%
Taux de fines ≤ 0.5%
Adjuvants naturels ≤ 2%
Essence Non définie

Din plus se distingue légèrement sur le taux d’humidité avec une limite à 0.6%

Sur le marché maintenant pour ainsi dire tous les granulés qu’on trouve sont normés ce n’est donc plus un point discriminant pour choisir son granulé.

Alors quels critères de choix pour son granulé ?

Déjà, il faut regarder attentivement l’étiquette………mais pas seulement !

Pouvoir calorifique : Ce qui nous intéresse le plus c’est le pouvoir calorifique, aussi appelé PCI, qui représente la quantité de chaleur que va fournir le granulé de bois lors de sa combustion. Les meilleurs affichent un PCI minimum de 5000 kWh par tonne contre 4600 kWh pour les moins qualitatifs. Une différence non négligeable car cela représente une perte de PCI de 8% d’une marque de granulé a une autre.

Taux d’humidité : Plus ce taux est faible, meilleures seront les performances. En effet, le granulé consomme d’abord de l’énergie pour sécher avant d’entamer sa combustion. Si les normes imposent un taux d’humidité maximum de 10 %, certains fabricants vont plus loin. Par exemple, Piveteau < 6.2 %, Alpes Energie bois ≤8% et Crépito ≤ 8%.

Si vous voulez évaluer l’humidité de votre granulé, vous le cassez entre vos doigts. Si celui-ci se rompt d’un coup sec (faible humidité). Si la cassure est « molle », cela témoigne d’un granulé humide souvent lié aux mauvaises conditions de stockage.

Taux de cendres : C’est la nature des matières premières qui détermine le taux de cendres. Plus le taux de cendres est important et plus il y a besoin de nettoyer régulièrement son appareil de chauffage. Les granulés résineux sont a privilégier pour avoir un faible taux de cendres, les meilleurs pellets indiquent un taux de 0.3% quand la norme exige 0.7% au maximum. Les granulés de bois Piveteau font office de référence.

Taux de fines : Les taux de fines vont de 0.3% à 0.5% (valeur normative). Il indique la « poussière » présente dans les sacs et qui ne peut pas être brulée par le poêle ou la chaudière. Quand le sac est transparent vous pouvez vous en rendre compte a l’œil, il vous suffit de retourner le sac. Si votre sac contient trop de fine vous pouvez utiliser un tamis.

Le mieux reste de tester le granulé

Lire les étiquettes c’est bien, mais le mieux c’est encore de le tester. Vous pouvez acheter 2-3 sacs à l’unité de producteurs différents, et les tester afin de vous rendre compte en pratique de leurs performances.

Cela, vous permettra de vous rendre compte si le granulé ne créé pas de mâchefer. Le mâchefer est responsable de l’obstruction des arrivées d’air, la combustion s’en trouve dégradé et l’allumage devient difficile (voir impossible). Celui-ci implique un nettoyage après chaque utilisation.

Les conditions de stockage des granulés de bois

Les conditions de stockage sont tout aussi importante que la qualité du granulé en lui-même. En effet, un granulé qualitatif entreposé dans un endroit humide s’en trouvera détérioré. Il faut donc stocker son granulé au sec et sur palette pour une meilleure ventilation et éviter les phénomènes de condensations.

Il n’est pas envisageable de stocker les granulés dehors et même sous une bâche. Un granulé humide se gonfle et son pouvoir calorifique s’en trouve diminué. D’autre part il risque de bloquer la vis sans fin du système de chauffage et d’endommager son moteur.

En conclusion

Pour être sûr que le granulé choisi soit de bon rapport qualité prix, n’hésitez pas à vous rapprocher d’un distributeur spécialisé. Souvent en amont, il a déjà testé plusieurs produits et a fait une pré-sélection pour que ses clients bénéficient du meilleur granulé au meilleur prix.

D’autant plus, qu’il propose souvent la vente au détail qui permet de tester quelques sacs de différents producteurs pour se faire son propre ressenti